Le thème du jour...
L’ADOLESCENCE : REPERES POUR LES PARENTS ET LES PROFESSIONNELS
Conférence animée par ALAIN BRACONNIER
Médecin, psychologue, psychanalyste, Alain Braconnier enseigne à l’Université Paris V et dirige le Centre Philippe-Paumelle dans le 13ème arrondissement de Paris.
« La question qui nous occupe aujourd’hui renvoie d'emblée à la complexité de son contenu : mélange subtil de « pouvoirs », de « devoirs » et de « droits » attribué à tout parent et à tout enseignant pour tendre vers la meilleure éducation possible.
Définir ce contenu implique de définir l'acte éducatif; le terme d'acte est déjà en soi significatif: il appelle un ou plusieurs verbes d'action, parmi lesquels « aimer », « protéger », « enseigner », « initier », mais aussi « punir » occupent une place reconnue probablement de tous ceux qui ont comme désir ou comme mission d'éduquer et d’abord les parents.
Il me semble qu'il y a an moins trois contraintes lorsqu'on est adolescent et par là même parents d'adolescent :
- La première c'est celle qui vient des changements qui marquent la sortie de l’enfance. L'adolescent est contraint et vous contraint à penser et à être autrement qu’au cours de l’enfance. Ceci amène à se confronter à un nouveau mode d’expression (par le corps, l’agir, un nouveau langage) à vivre de nouveaux sentiments (toute puissance, désir et peur de l’autonomie et par la même peur et désir d’une autorité, quête de nouvelles relations) émotions que l'on n'a pas forcément envie de vivre. Ceci amène à gérer les paradoxes de l’adolescence. Ceci amène à avoir en fait un nouveau regard sur soi et sur l’autre.
- La deuxième contrainte est celle du temps. La question du temps est aussi une contrainte pour l'adolescent. Il préfère souvent vivre dans l'instant. Le parent lui, (il est adulte, connaît le déroulement du temps) a peur que ce temps, qui est en train de passer pour son adolescent, soit un temps immobile et qu'à 25‑30 ans, celui‑ci ne se soit pas dégagé de l'adolescence.
- La troisième contrainte qui me semble assez marquante dans les relations avec les adolescents est celle des idéaux, source de conflictualité interne chez l’adolescent et externe avec ceux des parents.
Ces trois contraintes amènent à préciser ce qui peut être évoqué comme un travail personnel parental. A la fameuse crise d’adolescence, on peut en miroir évoquer une crise parentale sous tendue l’une et l’autre par le deuil de l’enfance.
Face à ces différentes questions, que faire ? Je proposerai simplement trois mots : survivre, vivre et aimer. »
RV MARDI 10 FEVRIER DE 18H30 A 20H30